« Plus rien ne sera comme avant » ou encore « nous sommes entré.es dans le jour d’après », des formules à longueur d’interventions présidentielles. Ne faut-il pas se méfier de ces discours ?
Bien sûr, nous ne retrouverons pas la situation à l’identique. Mais tout dépend des changements qui vont se produire. Si ce qui est remis en cause, ce sont les conceptions productivismes et anti-écologistes, les idéologies libérales et managériales, alors l’espoir d’une transformation de la société, mais aussi celle de nos habitudes de vie, sont envisageables.
A l’inverse et on en pressent des signes, si la situation dramatique actuelle, la peur qu’elle suscite, signifie qu’on va prendre des mesures sécuritaires renforcées, si le développement d’outils de surveillance numériques, de contrôles des populations mis en place pendant cette quarantaine se pérennisent, alors l’après sera pire qu’avant.
La question philosophie est éternelle : l’exceptionnel peut-il devenir la norme ?
Ainsi, l’utilisation de 45 ordonnances confirme la tentation autoritaire du pouvoir… Comme la remise en cause d’acquis sociaux sans bornage à la période de confinement (35 h, durée du travail, prise de congés imposée).
Les lendemains du COVID 19 ne chanteront pas… d’eux-mêmes. En France, cette catastrophe sanitaire survient sur fond de contestation sociale durable, de contestation des politiques, des élites et son corolaire la montée du populisme.
Demain, nous sommes aussi près de la mise hors du marché capitaliste d’activités de bien commun que, du drone surveillant les rues ou de la suppression des 35 h…
Tout est là, le pire et le meilleur. Aux salarié.es d’en être actrices et acteurs. Le respect du confinement, cette résolution à emprisonner nos vies, ne signifie ni docilité, ni union nationale. Cela confine au pouvoir une obligation jusqu’alors oubliée : le respect de la parole des salarié.es… Au monde du travail : vigilance et mobilisation.