Le temps… Le temps suspendu d’une liberté embastillée, le temps de l’absence et de l’affection à distance des proches, le temps de l’abrutissement médiatique et son défilé de maîtres à penser, ces heures de lecture et de réflexion sur le temps qui reste, le monde… Vous aurez vécu tout cela, pèle mêle dans ce confinement. Voici maintenant le temps d’après, avec son lot d’angoisses et d’espoirs… Un temps nourri de ces heures perdues rappelant que l’avenir sera ce que, vous en ferez, nous en ferons.
Ni pessimisme improductif, ni optimisme béat, seulement cette confirmation que sans changement rapide et radical, ce monde court à la catastrophe et cette question : comment être utile à la construction du bien commun, source de réduction des inégalités sociales et de sauvegarde de la planète ?
Référence au Conseil National de la Résistance, appui soutenu aux services publics, les paroles élyséennes se veulent rassurantes. Elles entretiennent l’attentisme, la confiance, pour au mieux, ouvrir une parenthèse éphémère d’État providence, afin de relancer la machine à exploiter et accumuler du capital.
On voudrait y croire, se persuader que le pouvoir va changer ce système voué à l’argent. Mais les actes sont là, rappelant inexorablement que les tenants du libéralisme ne veulent rien changer : remise en cause du temps de travail, des congés, des CDD, plans et annonces de licenciements y compris d’entreprises bénéficiant depuis longtemps d’aides publiques et en réclamant de nouvelles, relance de la réforme des retraites, promesses de moyens pour l’hôpital envolées et maintien du plan santé 2022 confirmant la suppression de milliers de lits. Matignon plancherait même sur une nouvelle contribution des retraités.
Pourtant, cette pandémie confirme chacune des alertes et attentes de changements exprimées notamment lors des derniers mouvements sociaux. Elle a mis au jour outre des services publics essentiels, l’urgence d’intégrer l’utilité sociale et environnementale dans les modes de production, de consommation et de rémunération.
Une voie que nous vous proposons d’emprunter… «sans distanciation sociale ni générationnelle».
Jean-Luc MAILLOT
Michel VANKEIRSBILCK