Nous l’attendions tous. Le temps n’est pas de la partie mais qu’importe. Enfin, un petit verre de blanc posé devant moi sur la table du bistro. Un instant d’insouciance effaçant de mon esprit la conscience des dangers que recèlent les tensions qui secouent notre société. Ne me laissant, à ce moment précis, que la seule perspective d’une autre tournée.
L’illusion fut de courte durée.
Dès les premières gorgées, en écoutant les conversations autour de moi, j’ai compris que cela ne suffirait pas à effacer l’angoisse du lendemain. Il y a un an, le premier déconfinement soulevait beaucoup d’espoir. Aujourd’hui, la joie de se retrouver s’accompagne d’inquiétudes.
L’épidémie est loin d’être dernière nous...
... ses conséquences sociales et économiques griffent déjà la vie des gens et le plus dur est encore devant nous. Le couplet gouvernemental du “quoi qu’il en coûte” ne trompe plus personne, conscient qu'au final l’addition qui nous sera présentée devrait être salée !
Aucune promesse de jours heureux sans rapport de forces.
Pas si loin des terrasses, déchirant la noirceur du ciel, se dessine un autre horizon. Les luttes se multiplient dans les entreprises et convergent avec les populations des territoires concernés pour y préserver le droit d’y vivre.
Autant de batailles acharnées qui conduisent à des victoires.
Cette construction reste fragile, ballotée par les doutes, haranguée par les sirènes populistes, contrainte par un gouvernement enfermé dans ses choix libéraux. La meilleure réponse est de poursuivre notre démarche militante au plus près des salariés pour ouvrir de réelles perspectives de changement.