Demain, à l’heure « déconfinée », faire un saut dans la vraie vie demandera de sortir sa puce… électronique.
La méthode est connue : tracer les déplacements d’un individu, ses interactions sociales au travers du téléphone portable. Le Premier Ministre le jure : « cela se fera sur la base du volontariat… ».
Un remake de la tragédie de Faust… La soumission pour la liberté.
Faute d’avoir choisi le dépistage massif, ce sont nos moindres gestes qui seront dépistés. Certes, des organismes comme la CNIL contrôle le respect du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Sauf que, si les données finissent par être anonymisées, les opérateurs gardent la possibilité d’identifier leurs clients.
Mais d’autres mesures plus intrusives sont sur la table comme la reconnaissance vocable au téléphone pour déterminer si la personne est essoufflée ou encore l’analyse des métadonnées dont la géolocalisation pour vérifier que les gens contaminés restent bien chez eux.
De plus, le RGPD donne dans son article 9.2C, la possibilité de dérogations au pouvoir régalien.
Sous l’émotion du drame épidémique, de l’empressement à retrouver « sa vie », ses mesures peuvent apparaître comme marquées du sceau du pragmatisme. Sans doute, mais à certaines conditions : l’accès des données réservé aux seuls experts, la transparence des mesures et l’assurance qu’elles sont strictement assujetties à cette période. Garanties que nous n‘avons pas aujourd’hui...
L’impréparation du pouvoir, le choix coupable y compris en cette période de privilégier l’économie à l’humain, le fait de ne pas avoir limité au temps de l’épidémie les dérogations au code du travail, ont jeté le doute, un doute parsemé d’une colère tut au nom du drame et du sacrifice des soignant.es et des salarié.es.
L’acceptation contrainte des mesures d’exception nécessite un engagement de chacun.ne, citoyen.ne de France et du monde. A la saison de la vie sociale retrouvée, il faudra ne rien oublier et imposer des ruptures avec la loi du fric.
N’ayons aucune naïveté, Macron joue et rejoue la comédie du changement pour que rien ne bouge. Alors, préparons-nous dès aujourd’hui à imposer d’autres choix. Par exemple en participant à la consultation : l’après COVID 19, je le veux comment ?
L’après coronavirus se joue maintenant… Quel avenir, quelles ruptures ? Nous vous proposons de donner votre avis, formuler les mesures devant être prises au travail et dans la société.