Sans doute qu’à Grenelle est trop attaché le souvenir mouvementé de 1968, alors le pouvoir a choisi Ségur pour nommer les négociations qui s’ouvrent afin de restaurer l’hôpital public. Les mots ont un sens surtout quand on cherche à faire mine de changer…
Ségur, une nouvelle référence à « la guerre » contre ce virus, puisque le marquis en question (Philippe Henri de Ségur) fût secrétaire d’État à la guerre sous Louis XVI puis maréchal d’empire. Ségur dont l’étymologie signifie calme, tranquille, un lieu sécurisé par exemple par un château-fort. Sécurisé de quoi ? De la grogne des soignant.es ? Il fallait oser…
Pauvre, Madame de Ségur, sommes-nous loin de vos « petites filles modèles », « des malheurs de Sophie » ou de « ce bon petit diable ». Pas si sûr. Applaudies chaque soir, les infirmières ne seraient-elles les petites filles (femmes) modèles de notre siècle ? Ne connaissent-elles pas les malheurs quotidiens du manque de moyens et de reconnaissance pécuniaire. Mais où est passé le petit diable ? Il se cache dans chaque détail des politiques libérales dont l’objectif est le profit « coûte que coûte ».
Chacune, chacun de nous espère que l’accès à la santé pour tous deviendra une réalité par un renforcement de son caractère public.
A noter : une contribution du privé étrangement faible dans la résolution de la crise actuelle et pour cause, la prise en charge du COVID 19 n’est pas rentable.
Beaucoup d’espoirs à l’orée de ces négociations. Et autant de doutes. Des doutes issus d’une succession de gouvernements qui parlent puis font l’inverse des propos généreux… De la poursuite de la fermeture de lits même ces deux derniers mois… Du choix de Nicole NOTAT pour piloter les négociations. Une amitié assumée du Président pour cette ancienne dirigeante de la CFDT, organisation qui a accompagné toutes les politiques libérales conduisant à l’incapacité de l’hôpital public à faire face à l’ordinaire. Une incapacité se révélant dramatique lors de cette pandémie : mortalité plus forte, mise en danger du personnel de santé, liberté conditionnelle de tout un peuple.
L’opinion publique a pris conscience de la nécessité des orientations nouvelles pour la santé. Elle ne peut se contenter d’applaudir. Voilà pourquoi, il faut agir avec et aux côtés des soignantes et soignants qui réclament moyens et reconnaissance salariale.
Déjà une journée de mobilisation est organisée par eux le 16 juin. Trouvons les moyens ensemble de nous mobiliser.