La Présidente propose que cette rencontre se déroule en deux étapes : faire un point d’actualité sur le dossier Hercule et aborder la reconnaissance salariale pour répondre aux interrogations et objections formulées par les organisations syndicales, notamment par le biais de la lettre ouverte intersyndicale qui lui a été adressée à l’issue de la pseudo négociation salariale 2021:
1. Actualité Hercule :
La Présidente nous fait part de ses différentes rencontres qu’elle a été « contrainte » d’avoir avec les AODE, les concessionnaires, la FNCCR, France Urbaine, SIPPEREC et des élus de la nation qui l’interpelaient sur la question.
Ces différentes rencontres ont fait ressortir de nombreuses inquiétudes (mission de service public, péréquation, statut du personnel, remise en cause des concessions, investissement et développement d’Enedis), elle s’est voulue rassurante sur tous les points. Elle nous a invité à prendre connaissance de l’interview de JB Levy dans l’Express, cet article étant censé résumer l’avancée du projet par la voix de Lévy et la conception du chantier selon lui.
Elle s’appuie sur cette interview pour pointer les difficultés et points de blocages entre le Groupe EDF, l’État français et la commission européenne, pour la mise en œuvre du projet :
- Mise en place difficile avant l’élection présidentielle.
- Possible séparation de la gouvernance des trois groupes (EDF bleu, EDF azur et EDF vert)
- Mise en concurrence entre les trois groupes.
Elle n’imagine pas de solutions miracles du type augmentation du capital ou augmentation de l’ARENH pour sauver le Groupe EDF de ses difficultés financières.
Suite à nos interrogations concernant l’ouverture du capital d’Enedis, nous avons dû appréhender certaines subtilités :
- Celui-ci n’est pas envisageable pour autant le débat doit avoir lieu.
- Néanmoins le capital d’EDF Vert peut se faire, jusqu’à 30%, de la même manière qu’EDF a progressivement ouvert son capital de 15%. Mais par contre Enedis resterait 100% EDF (sans préciser la couleur)
- Côté investisseurs, n’ayons pas de crainte, ce ne sont pas de grands méchants Groupes de « Singapour» qui vont investir, mais bien de gentils petits investisseurs comme c’est actuellement le cas pour EDF.
- Qu’il ne faut pas être sur la défensive ! Il semblerait qu’il y aurait des investisseurs gentils pas comme c’est gros méchants des fonds de pensions ou investisseurs asiatiques.
Nous lui rappelons l’exemple d’Engie avec ses promesses présidentielles non tenue et qu’il n’y a pas de bons investisseurs privés.
Concernant l’activité d’Enedis et les craintes exprimées par les OS sur une mise en concurrence accrue, là aussi nous ne nous inquiétons pour rien Enedis selon elle n’a pas vocation à être sur des activités concurrentielles mais rester sur des activités liées au monopole « naturel » actuel qui resteraient inchangées, toutefois Enedis doit être à l’écoute des AODE pour être innovante, trouver et déployer des solutions nouvelles, à de nouvelles demandes, par exemple pour l’électrification automobile.
Donc quid des investissements pour l’amélioration et le renforcement des réseaux, des agences en proximité, qui sont au cœur des attentes des élus locaux.
2. Reconnaissance salariale :
Mme Laigneau se veut très positive malgré qu’en 2021, le pourcentage dédié aux mesures salariales est de nouveau à la baisse.
Elle affirme :
- Qu’au regard de l’inflation, le pouvoir d’achat des salariés s’est maintenu ces dernières années.
- Qu’Enedis est cette année plus généreuse que les autres entreprises et notamment la maison mère EDF.
- Qu’en 2020, tout va bien pour les salariés avec les mesures liées au COVID à hauteur de 22 M€.
Nous lui faisons part, en lien avec l’enquête MyHR que seuls 25% des salariés se disent satisfaits de leur salaire et que le pourcentage d’entre eux insatisfait est de 10% supérieur à la moyenne du Groupe.
Elle constate alors que les salariés ne comprennent pas forcément leur rémunération, qu’il ne reconnaissent pas l’ancienneté comme une augmentation, qu’il faut donc une rémunération plus juste, plus motivante et plus lisible ... et nous refait l’apologie de la négociation de branche en cours sur « Classif/rému », nous vous laisserons juger par vous-même au regard de la dernière communication fédérale sur le sujet.
Le spectre de nouvelles grilles salariales et d’un éloignement des entreprise au sein même de la branche se fait ressentir !
A défaut d’aller dans le sens d’une fronde sur les mesures salariales actuelles et la volonté de rouvrir le chantier, nous avons ressenti un numéro sûrement mûrement réfléchi et répété des autres OS et de Mme Laigneau qui lui ont d’entrée de jeu ouvert la porte autour de l’accord intéressement qui allait venir, en vue de redistribuer le fruit de leurs efforts aux salariés.
A notre salve sur les économies sur les déplacements liés à la crise COVID et les charges de personnel acceptées par la CRE qui n’y sont pas affectées au personnel, la Présidente en écho avec ce que nous avait dit le Président de la CRE nous a expliqué que c’était un mauvais débat et que ce n’était pas la CRE qui décidait de l’utilisation qui était faite du TURPE une fois distribué mais que cela relevait de la liberté et des choix de l’entreprise ! Pas persuadé qu’elle ait dit la même chose aux AODE et élus qu’elle a rencontrés !
En résumé sur Hercule, une Présidente qui plutôt que d’écouter et répondre aux questions posées a surtout déroulé un discours bien rodé tel qu’elle le livre vraisemblablement aux « extérieurs » qu’elle doit rencontrer.