Démons, les électriciens… tout le monde sur le dos après que les grévistes aient effectué des coupures ciblées au monde économique et institutionnel. Premier Ministre en tête pour exiger le dépôt de plainte par Enedis et l’exemplarité. Pas un mot sur d’autres modes d’action, passage en heures creuses ou rétablissement des privés de l’emploi de l’électricité.
Et voilà « Fabien », une nouvelle tempête et les anges électriciens perchés près du ciel rétablissant le courant, plébiscités au pied du poteau ou du groupe électrogène.
Déjà, on imagine les médias faire le buzz : les vilains grévistes coupeurs et les gentils agents rétablisseurs…Manichéisme malvenu, car ce sont les mêmes…
Sans vouloir influencer les médias et leur liberté d’opinion légendaire, n’y aurait-il pas un autre sujet de conversation ?
Qu’est ce qui peut conduire des agents dont l’engagement professionnel est de fournir de l’énergie, dont le quotidien de travail est de se lever en pleine nuit, de partir loin de sa famille après une tempête, de braver le froid, le vent, la boue, parfois des installations défaillantes, à décider de couper le « jus ».
Pour en arriver là, combien d’atteintes à leur dignité, leur chair, leur statut social, combien de frustrations professionnelles.
Leur régime particulier de retraite c’est leur reconnaissance, celle de la nation pour service d’intérêt général rendu.
Que le Président de la République retire son projet de retraite à points supprimant le régime particulier et le courant social sera rétabli. Et comme les électriciens ont le sens du collectif, ce qu’ils veulent pour eux, ils le veulent pour tous les salariés.